"Amor.. à mort" by Diego Barrera

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Date : du mardi 10 au samedi 21 janvier 2012
Lieu :  théâtre Gyptis 136 rue loubon 13003 Marseille

merci Françoise pour ton soutien, Manuel pour cette opportunité & Charles pour ta précieuse aide !!

 
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BENVOLIO. - Amoureux ?
ROMÉO. - Éperdu...
BENVOLIO. - D'amour ?
ROMÉO. - Des dédains de celle que j'aime.
BENVOLIO. - Hélas ! faut-il que l'amour si doux en apparence, soit si tyrannique et si cruel à l'épreuve !

                                    

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MONTAGUE. - Voilà bien des matinées qu'on l'a vu là augmenter de ses larmes la fraîche rosée du matin et à force de soupirs ajouter des nuages aux nuages. Mais, aussitôt que le vivifiant soleil commence, dans le plus lointain Orient, à tirer les rideaux ombreux du lit de l'Aurore, vite mon fils accablé fuit la lumière ; il rentre, s'emprisonne dans sa chambre, ferme ses fenêtres, tire le verrou sur le beau jour et se fait une nuit artificielle. Ah ! cette humeur sombre lui sera fatale, si de bons conseils  n'en dissipent la cause.

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ROMÉO. - Oh ! elle apprend aux flambeaux à illuminer ! Sa beauté est suspendue à la face de la nuit comme un riche joyau à l'oreille d'une Éthiopienne ! Beauté trop précieuse pour la possession, trop exquise pour la terre ! Telle la colombe de neige dans une troupe de corneilles, telle apparaît cette jeune dame au milieu de ses compagnes. Cette danse finie, j'épierai la place où elle se tient, et je donnerai à ma main grossière le bonheur de toucher la sienne. Mon coeur a-t-il aimé jusqu'ici ? Non ; jurez-le, mes yeux ! Car jusqu'à ce soir, je n'avais pas vu la vraie beauté.

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BENVOLIO. - Non, cousin : je pleurerais plutôt.
ROMÉO. - Bonne âme !... et de quoi ?
BENVOLIO. - De voir ta bonne âme si accablée.
ROMÉO. - Oui, tel est l'effet de la sympathie. La douleur ne pesait qu'à mon coeur, et tu veux l'étendre sous la pression de la tienne : cette affection que tu me montres ajoute une peine de plus à l'excès de mes peines. L'amour est une fumée de soupirs ; dégagé, c'est une flamme qui étincelle aux yeux des amants ; comprimé, c'est une mer qu'alimentent leurs larmes. Qu'est-ce encore ? La folle la plus raisonnable, une suffocante amertume, une vivifiante douceur !... Au revoir, mon cousin.

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BENVOLIO. - Suis mon conseil : cesse de penser à elle.
ROMÉO. - Oh ! apprends-moi comment je puis cesser de penser.
BENVOLIO. - En rendant la liberté à tes yeux : examine d'autres beautés.
ROMÉO. - Ce serait le moyen de rehausser encore ses grâces exquises. Les bienheureux masques qui baisent le front des belles ne servent, par leur noirceur, qu'à nous rappeler la blancheur qu'ils cachent. L'homme frappé de cécité ne saurait oublier le précieux trésor qu'il a perdu avec la vue.
Montre-moi la plus charmante maîtresse : que sera pour moi sa beauté, sinon une page où je pourrai lire le nom d'une beauté plus charmante encore ? Adieu : tu ne saurais m'apprendre à oublier

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JULIETTE. - ô Roméo ! Roméo ! pourquoi es-tu Roméo ?
Renie ton père et abdique ton nom ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serai plus une Capulet.
ROMÉO, à part. - Dois-je l'écouter encore ou lui répondre ?

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JULIETTE. - Ton nom seul est mon ennemi. Tu n'es pas un Montague, tu es toi-même. Qu'est-ce qu'un Montague ? Ce n'est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d'un homme... Oh ! sois quelque autre nom !
Qu'y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom. Ainsi, quand Roméo ne s'appellerait plus Roméo, il conserverait encore les chères perfections qu'il possède... Roméo, renonce à ton nom ; et, à la place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi tout entière.

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ROMÉO. - Je te prends au mot ! Appelle-moi seulement ton amour et je reçois un nouveau baptême : désormais je ne suis plus Roméo.

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JULIETTE. - Mon amour ! je te l'ai donné avant que tu l'aies demandé. Et pourtant je voudrais qu'il fût encore à donner.
ROMÉO. - Voudrais-tu me le retirer ? Et pour quelle raison, mon amour ?
JULIETTE. - Rien que pour être généreuse et te le donner encore. Mais je désire un bonheur que j'ai déjà : ma libéralité est aussi illimitée que la mer, et mon amour aussi profond :
plus je te donne, plus il me reste, car l'une et l'autre sont infinis.

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extraits de "Roméo et Juliette" de Shakespeare





 

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